« Contrairement à l’animal, qui vient au monde « complet », c’est-à-dire doté de facultés adaptatives innées et d’un instinct fiable, l’homme nait dans un état de « lacune » : il n’est pas très fort, il ne court pas très vite, son flair et son instinct sont assez mauvais, ses réflexes sont lents.
L’homme ne naît pas tout à fait homme, il lui faut le devenir.
Contrairement aux petits mammifères qui trouvent leur autonomie quelques jours après leur naissance, l’enfant humain vient au monde « prématuré », et reste incapable de subvenir à se besoins vitaux pendant plusieurs années. Cette précarité biologique a obligé le groupe humain primitif à former autour de sa progéniture une organisation de sauvegarde, une forme d’ « utérus artificiel » qui appelle des comportements sociaux et inventifs : la thésaurisation des ressources, la répartition des tâches, le développement de la communication, de la mémoire, de la technique instrumentale, et partant, de tous les aspects de la culture qui garantissent la survie des corps et la survivance des acquisitions »…
Lire plus…